c'est une pièce assez simple. un bar sépare la salle de la cuisine, et les repas ne sont collectifs que durant les fêtes. ceux qui viennent y manger préparent leur repas dans leur chambre ou dans la cuisine. la cafétéria est souvent silencieuse et rarement occupée, puisque les résidents préfèrent souvent manger à l'extérieur ou dans leurs chambres.

c'est une pièce de vie banale, on y trouve des canapés, une télévision, une bibliothèque et des magazines. le salon est souvent bercé par des discutions animées et par des rires. on papote, on se réconforte et puis on s'occupe. dans le salon, il y a toujours quelqu'un, plongé dans un bouquin ou dans une émission stupide.

plusieurs heures de cours sont proposées aux résidents chaque lundi. elles ne sont, encore une fois, non obligatoires. il y a ceux qui y vont juste pour s'occuper, ou ceux qui s'y rendent pour rattraper plusieurs années perdues ; la salle de classe est ainsi très souvent remplie.

les chambres sont individuelles. elles sont petites mais fonctionnelles, contiennent un lit, une petite télévision, une armoire, un frigo, quelques plans de travail et quelques placards, ainsi qu'une salle de bains. juste le minimum pour permettre aux résidents d'y vivre sans manquer de rien.

la loge est réservée aux personnes travaillant au foyer. on s'y rend durant les poses pour y prendre un café, se reposer ou papoter sur un des canapés trop vieux. les résidents, eux, ne s'y rendent qu'une fois par semaine, pour recevoir leur argent de poche hebdomadaire.

le directeur n'est pas constamment présent, mais possède un bureau près de la loge. on s'y rend lorsque l'on a des demandes particulières ou des problèmes plus ou moins importants, autant du côté du personnel que de celui des résidents.

la psychologue n'est, comme le directeur, pas présente tous les jours. pour obtenir un entretient, on doit prendre rendez-vous. ce n'est pas une légende ; personne n'aime vraiment ça, les rendez-vous chez le psy. mais si on veut parler à quelqu'un, c'est elle qui peut nous aider, et c'est vers elle qu'il faut se tourner.

l'accès au toit n'est normalement pas autorisé, mais il est pourtant très facile de s'y rendre sans être vu. regarder les étoiles ou les avions passer, allongés sur le béton froid. regarder la ville vivre sous nos yeux, sans que personne ne nous voit. s'échapper loin du bruit d'en-bas, des passés trop coupants et puis des mots trop froids.

le jardin est assez vaste, on peut s'assoir sur des bancs où à des tables, ou plus simplement sous un arbre. les résidents y ont toujours accès, le jour comme la nuit. s'allonger dans l'herbe et sentir les brindilles qui chatouillent les joues, lire loin des cris, des rires, des mots pas toujours doux. s'échapper tout au fond, contre un mur de béton, la peau contre le lierre qui gagne du chemin sur la surface abrupte. exister loin des gens, juste quelques instants, ou bavarder à deux, épaule contre épaule. les silhouettes sont nombreuses, qui se dessinent au loin, au loin dans le jardin.