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AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS

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 AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS

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Souha Nasri

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Souha Nasri

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MessageSujet: AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS   AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS EmptyDim 2 Oct - 12:13

AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS ?

tu ne m'auras pas oubliée. on n'oublie pas souha, on vit avec son écho meurtrier qui perfore le cœur et la pensée. on n'oublie ni son prénom, si le son de sa voix au creux de l'oreille, douce et perfide à la fois. non, tu ne m'auras pas oubliée. tu m'as aimée pendant un temps, tu m'aimeras encore, dans trois ans ou vingt ans. peut-être m'enfuirai-je, avant que tu n'aies le temps de sentir ton cœur prisonnier battre de nouveau dans ta cage thoracique. mais ce soir tu m'aimeras, parce que je te le demande. tu m'aimeras dans la haine et les éclats de voix, tu m'aimeras au travers des larmes d'acide que je ferai couler sur tes joues de condamné, tu m'aimeras dans le flou de tes yeux, de ta vie. parce que ta vie n'est que du flou, du trouble, n'est que pure folie. sans même t'avoir vu, je sais que tes prunelles demeurent comme au tout premier jour ; hésitantes et perdues. je sais que tu laisseras parler ton masque fissuré avant ton cœur, bien plus cassé encore. je sais que tu m'en voudras, de t'avoir fait vivre ces années de chien, ces jours solitaires contre les murs froids, à rêver de liberté, de soleil aveuglant et de vent sur la peau. tu m'en voudras aussi, d'être revenue raviver, du bout de mes ongles acryliques, tes blessures d'antan. mais tes blessures ont toujours vécu avec toi emir, car tu ne m'as pas oubliée. tes blessures sont mes mots, tes blessures sont l'océan de mes mensonges. tu t'y noyais, tu t'y noieras. ne me crois pas, emir. si je te dis un jour que je t'aime, n'y crois pas. si je te dis un jour que mes mots ne sont que mensonges, que mon amour est plastifié, n'y crois pas. si je me tais et te regarde dans les yeux, n'y crois pas. si je respire, si je souris et puis rigole même, n'y crois pas. ne crois pas à ma haine, à ma colère. ne crois pas à mes joies, à mes rires, à mes choix. ne crois pas à mes vérités fausses, ne crois pas à mes mensonges vrais. je ne suis qu'une menteuse qui dit la vérité. mais aime moi quand même, aime moi pour ce soir et pour toute la vie. tu m'appartiens, emir, mes désirs sont les tiens.
je te vois arriver, avec tes airs d'amoureux de la lune, d'amoureux de la nuit. je te voix arriver emir, avec ton regard noir qui brille comme des diamants dans la nuit. ton cœur est crade et amoché, ton cœur ne fait que hurler. il raisonne entre les murs de ton présent miteux. tu te demandes sûrement ce que je fais là. ce que je fais là, et pourquoi. ce que tu ne sais pas, c'est que souha a tout perdu ; tout perdu, sauf toi. mes mains, mon souffle, ma voix te possèdent encore et te dévoreront tout entier. ma peau propre salira ton âme déjà souillée. mais tout d'abord emir, dis à ton cœur de la fermer.

- bonsoir, emir.  
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Emir Redjem

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Emir Redjem

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MessageSujet: Re: AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS   AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS EmptyDim 2 Oct - 14:53

du drake à fond dans les oreilles, je fais aller l'éponge sur ces assiettes crades encore incrustées d'bouffe. le savon mousse sur la céramique, dégouline des rebords. un dernier jet d'eau et trop peu d'attention feront l'affaire. j'attrape le torchon à la va-vite, m'essuie les mains. j'fais pas trop gaffe, j'essaie d'penser à rien, d'faire le vide, comme j'le fais tous les soirs. de manière générale, ça marche pas tellement. mais j'tente quand même, à croire qu'un d'ces soirs prochains, j'arriverai à dormir complètement. une tape sur l'épaule vient m'tirer de mes songes, j'vois la gonzesse de l'accueil en face de moi. - em ? em ! baisse le son, un peu. y'a une nana qui est là pour toi, elle parle à peine un mot d'allemand, mais j'ai cru comprendre qu'elle vient pour te voir. faudrait que j'sois con et amnésique pour pas piger de suite de qui elle m'parle. c'est toi, et t'es là. j'marque un temps d'arrêt qui dure quelques secondes mais qu'a l'air de durer des heures interminables, j'me demande si c'est un rêve ou un cauchemar, ou encore si j'suis bien réveillé. j'y crois pas, j'veux même pas y croire. souha. toi. t'es vraiment là ? j'hésite à sauter, là, tout d'suite, par la fenêtre. sauter pour échapper à mes responsabilités, sauter pour crever et éviter d'revoir ta gueule d'amour une nouvelle fois. ça fait trois ans, trois ans que j'ai pas croisé ton visage aux traits tirés et doux à la fois, mine stricte et délicieuse que j'ai rêvé tant de fois de dévorer. alors j'fais quoi, j'me barre, ou j'te fais face ? j'parie que t'as pas changé. j'parie que t'es toujours la même, égoïste et manipulatrice, autant qu'attirante et divine. t'es pas humaine, souha. la vie, pour toi, c'est un jeu. suffit que t'aies quelqu'un au-dessus d'ta tête pour t'protéger, pour t'assurer un toit et une sécurité, pour que t'ailles déverser ton venin sur le monde, pour l'empoisonner de tes baisers et de tes songes. mais maintenant, t'es là, t'es seulement à quelques mètres de moi, et machinalement, surtout par curiosité, j'abandonne gants et tabliers pour enfin réaliser. j'avances, mes pas sont rapides, ma respiration est irrégulière. j'sens mon corps raide et tendu, mes épaules rehaussées, mon souffle se saccader. j'avance tête baissée, j'passe la porte qui mène du salon à l'accueil en un coup d'avant-bras dans le bois. - putain d'merde. elle a pas menti. c'est vraiment toi, la nana étrangère qui sait pas parler un mot d'allemand. c'est vraiment toi, qu'a fait tout c'chemin pour me retrouver. pour m'retrouver moi, ou pour retrouver quelqu'un qui t'a aimé ? - qu'est-ce que tu fous là ?
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Souha Nasri

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MessageSujet: Re: AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS   AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS EmptyDim 2 Oct - 15:45

AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS ?


tes mondes parallèles s'écroulent, tout c'que t'avais battit pour me sortir hors de ta tête. regarde où tu t'retrouves, em. c'était pas de ça, dont tu rêvais quand t'étais gosse, pas vrai ? t'es ni prince ni maharaja, t'as pas d'diamants au bout des doigts et t'as les yeux de celui qu'a vécu cent-mille vies, qu'a aimé cent-mille filles, et qui les voit toutes défiler d'vant lui, la peau lisse et le rire facile. je sais qu'les pensées se bousculent à l'intérieur de ton crâne, elles débordent et bouffent tout l'air de cette pièce déjà pas assez grande. elles nous étouffent tous les deux, et si nous mourons à l'instant,  ce s'ra les yeux en corps-à-corps et les cœurs battant bien trop fort. la tisseuse de mensonges, couturière des beaux mots faits de soie et velours, ne s'attendait sûrement pas à ce que tes prunelles posées sur elle pèsent aussi lourd. je magne mon aiguille dans le vide et fait tomber le fil, j'ai l'cœur dans la poitrine qui fait l'imbécile. j'me souviens du regard noir d'ali et puis j'vois le tiens débordant d'galaxies, et j'me rends compte que depuis que j'suis petite fille, je fais de mes choix mes futurs tombeaux.

- j'ai dit bonsoir, em. ce pays tout gris où on a l'cul blanc t'a-t-il fait oublier la politesse ?

j'ai un sourire de gamine. on dirait qu't'as trouvé un chez toi, emir. moi, j'ai été seule si longtemps, tu sais. toute ma vie, j'ai vécu avec des abrutis qui, en entendant leur cœur battre, voulait cogner plus fort que lui. pendant tant d'années, j'ai été folle de quelqu'un qui ne me voyait pas, et j'me contentais de son touché rugueux, de son corps froid contre le mien, en ébullition constante de sentiments contraires. toute ma vie, j'ai laissé passer les étoiles filantes sans jamais faire de vœux, en me contentant de la vie que j'avais, en me disant que je ne trouverais pas mieux. j'ai dessiné sur les murs et fait taire les murmures en pensant que ça suffirait pour n'pas être oubliée. de toute ma vie, j'ai jamais cherché à comprendre qu'il était inutile de chercher à graver son nom dans des milliers de mémoires lorsque l'on pouvait être aimée d'une seule personne en ce monde, une personne qui se souviendrait de vous même après sa mort, et qui vous porterait encore en son cœur lorsque celui-ci sera réduit à un ou deux tas de poussière d'étoiles. et maintenant, je t'ai en face de moi, toi au regard qui brûle encore, qui me calcine la peau, sans même savoir quoi dire mais en m'disant quand même que ouais, ça va passer. ouais, tu vas signer l'papier, tu vas accepter de m'aimer, à la vie à la mort, sans que je ne te rende en retour que l'indifférence dont j'ai fait preuve tout au long de mon existence. je ne sais pas aimer, mais toi tu m'aimes. sauf que c'est qu'une question de choix, et qu'tu peux bien décider de pas en vouloir, de cet amour qui te consumera. enfuis toi une nouvelle fois, emir, ne me laisse pas te détruire, éteindre la flamme et faire s'envoler les cendres vers des ciels trop noirs. parce que moi, je peux pas me résoudre à partir et à affronter la solitude, cette pute.

- t'as un peu perdu l'accent, non ?

je murmure. moi aussi, je me perds avec le temps.
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Emir Redjem

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MessageSujet: Re: AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS   AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS EmptyDim 2 Oct - 16:14

j'aurais du m'en douter. t'as jamais été du genre à lâcher l'affaire. j'aurais du y penser. y'a de ça des années, tu m'as vu, tu m'as compris en un regard. t'as profité de mon statut de faible, de suiveur, pour m'envenimer. et ça a marché, putain. t'en as profité, profité pour faire la maligne, pour te transformer en vile créature. tu m'as fait tien. et quand t'en as eu marre, tu m'as jeté. et ça, j'pourrais jamais t'le pardonner. et maintenant, t'es là, tu débarques comme une fleur, pimpante, l'air léger. à croire que jamais t'iras m'lâcher. tu l'sais que j'suis parti surtout à cause de toi, souha. tu l'sais, que j'voulais t'fuir en allant ici, au moins, j'me disais que tu pouvais plus m'atteindre. mais t'es pas comme tout l'monde, toi, hein ? t'abandonne jamais. quand t'as un truc en tête, tu deviens aveugle du monde extérieur qui t'entoure, et tu cours, tu voles, tu tues ton objectif en l'atteignant. tu veux m'tuer encore une fois, c'est ça ? ton sarcasme m'exaspère, il m'avait pas manqué, celui-là. un sourire se dessine sur ton visage, il paraît si sincère, comme s'il refermait le soleil de chez nous. je sentirais presque les vapeurs chaudes d'un été constant s'évaporer de tes cheveux aussi sombres et profonds que les nuits ténébreuses de manama. il n'y a que tes yeux qui sont trop clairs, trop purs, trop translucides. c'est tout ce qu'il te reste de ton humanité, souha. c'est tout c'que j'peux t'accorder. - arrête, souha. ma paume droite vient frotter l'bas de mon visage, frénétiquement. j'arrive pas à garder l'contrôle, à garder mon regard posé sur toi plus de trois secondes. j'tiens même plus en place. - t'avais pas autre chose à foutre que de v'nir ici ? t'es irrécupérable. j'en reviens toujours pas. à chaque fois que j'me dis que si, putain, t'es bien là, j'y crois pas, j'me frotte les yeux et me heurte à ton visage encore une fois. mais ça m'aide pas à piger, ça n'fait que m'foutre des coups d'poings d'plus en plus secs au sein de l'esprit.
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Souha Nasri

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MessageSujet: Re: AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS   AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS EmptyDim 2 Oct - 17:11

AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS ?


tes mots me font l'effet d'poignards qu'on remuerait dans l'cimetière de mes sentiments. emir, le rêveur qui achève mes espoirs essoufflés, toutes ces conneries inespérées. c'est la désillusion, la vérité qui m'frappe la tempe et qui y laisse une plaie invisible. ton regard me fuit, et j'comprends que si tu t'es enfuis, c'était pas dans l'espoir de me voir débarquer en ce soir assassin de tous mes rêves vains. et c'est là qu'je m'en veux d'avoir vu l'petit jour se lever, le foutu matin où j'suis née. ça me frappe comme ça, moi la reine battante qui écrase les amours du bout de son talon. les murs seraient plus propres, les trottoirs moins rouges. et toi, toi emir, toi tu serais heureux. à ce stade là, c'est tout c'que j'peux t'souhaiter, le bonheur sans moi. je peux t'souhaiter l'oubli du doux son de ma voix, de mes mots, ces menteurs, de toutes mes erreurs. puis, j'aimerais aussi réparer ton cœur meurtri, mais je ne suis pas certaine qu'une tueuse en série puisse ramener les cadavres à la vie, ni même que la lionne aux crocs rougis puisse nettoyer les âmes souillées de teintes cramoisies. tes amours mortes sont vouées à rejoindre la terre, emir. les miennes sont mortes-nées, je ne peux rien y faire, c'est ainsi qu'on a gravé l'histoire sur de la pierre glacée. j'aime ceux qui me détruisent, et puis je détruis ceux qui m'aiment, c'est un cercle vicieux, une spirale sans fin. si tu es l'étoile, je suis le trou-noir, la dévoreuse de désespoir.

- il me reste plus grand chose à faire, non.

à c'niveau là, j'peux bien cracher à la gueule de ma fierté, lui dire d'aller s'faire enculer. t'as raison, emir, j'suis irrécupérable et toi, tu demeureras mon irrécupéré. il est impossible de se déguiser en lune lorsque l'on est un tourbillon noir et meurtrier. quoique je fasse et où que j'aille, des milliers de mondes et de planètes nous sépareront toujours. mais tu vois, emir, ça me fait quand même mal, à quelque centimètres de toi, d'avoir toujours froid. froid de tes paroles qui m'achèvent mais de tes yeux qui me disent qu'ils m'aiment. froid de toi qui ne veux même plus de moi. ton regard refuse toujours de me faire face, de peur que le vent mauvais que j'amène avec moi n'éteigne les flammes de tes prunelles, juste comme ça. c'est ce qui m'atteint le plus, je crois. le fait que même toi te rende compte qu'un avenir avec moi, cela n'existe pas. qu'un avenir avec moi, c'est la lune qui n'est plus jamais pleine puis de plaines de cris et de plaintes infinies. que j'éteindrais tes ciels, que j'emmêlerais tes songes, que je te rongerais le cœur jusqu'à ce que de toi, il ne reste plus que ton corps frêle. je ne suis que la fille des trottoirs, l'amoureuse d'un soir, celle qui, si tu ne la quittes pas, fera de toi un monstre de désespoir.  

- excuse-moi, em. j'voulais juste te dire ça. que j'suis désolée, et puis voilà.
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Emir Redjem

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MessageSujet: Re: AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS   AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS EmptyMer 5 Oct - 20:27

c'est pas la nostalgie classique des retrouvailles qui vient panser ce manque de trois années sans avoir vu ton visage, non, c'est une haine, une haine pure et vive, claire, qui vient réveiller des milliers de sentiments oubliés. et je t'en veux, là tout de suite, je t'en veux d'être là, de ré-ouvrir mes plaies, de m'enfoncer des couteaux dans la peau et de les remuer. je t'en veux, parce qu'en une fraction de seconde, tu viens réveiller ce qui a eu du mal à s'endormir, ce qui à mit trois années à s'apaiser. je t'en veux parce que tout ça est putain d'injuste, que t'as pas le droit, pas le droit de te tenir face à moi avec ce même sourire d'autrefois, pas le droit de faire la fière, comme tu l'as toujours été, pas le droit de, déjà, commencer à jouer de tes charmes qui pourraient envoûter n'importe quelle entité, de tes cils qui battent doucement, de tes prunelles qui ne cessent jamais de briller, ces prunelles qui, même dans la nuit, scintillent plus que toutes les étoiles, et les astres aussi, réunis. t'avais pas le droit de venir ici. le pire, c'est que ça m'étonne même pas, même plus. t'as toujours été égoïste au possible, t'as toujours joué des autres, dès la minute où t'as vendu ton âme au diable, dès la seconde où ton regard a croisé celui du monde. il te paraissait trop cruel, alors t'as décidé d'être pire que lui. et ça a réussi. - plus grand chose à faire ? un rire moqueur s'échappe, j'viens me mordre la lèvre pour pas imploser. ce qui n's'avère en rien efficace, puisque j'viens m'avancer, presque machinalement. j'en peux plus d'me retenir, j'en peux plus d'laisser tout passer. - donc c'est quand tout est fini que tu viens ici ? qu'est-ce qu'il y a, il est plus là, plus avec toi, ali ? il t'as jeté, il s'est enfin rendu compte du monstre que t'es ? j't'en prie, souha. pleure, pleure encore, pleure comme avant. pleure sur ton sort minable, plains-toi à moi, c'est pour ça que t'es venue, de toute façon, pas vrai ? te plaindre, toujours te plaindre. ton visage est à quelques centimètres du mieux. c'est fou c'que t'es belle, c'est fou c'que j'pourrais craquer. mais j'serais incapable de me l'pardonner. mes yeux osent enfin se plonger dans les tiens, ils s'y perdent un instant court qui me paraît éternel, même immobile, tu envoûtes, tu m'envoûtes. comme avant. rien n'a changé, au fond. - et prends même pas la peine de t'excuser, ça marche plus avec moi.
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Souha Nasri

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MessageSujet: Re: AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS   AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS EmptySam 8 Oct - 10:08

pas de bras chauds, pas de doux mots. juste tes paroles, comme les lames d'un rasoir, qui finissent d'entailler mon cœur meurtri par tous ces espoirs dérisoires. tes larmes ne valseront pas contre la peau de ma nuque, ce soir. ton amour n'ira pas se lover dans le creux de mon oreille, ni cette nuit, ni jamais. touche, comme mon corps est froid, sens mon souffle perfide, entends mon cœur brisé par les éclats de verre des rues ensanglantées. on ne veut pas d'une poupée cassée, dont la mécanique du cœur est rouillée depuis bien longtemps. on ne veut pas d'un monstre solitaire, un monstre, tu l'as dit. d'une femme qui erre en remontant sa jupe, pour baiser les zombies. on ne veut pas d'une ombre qui ne naît que la nuit, pour terrasser les âmes esseulées. je vais faire quoi, emir ? je vais faire quoi si toi, tu ne veux plus de moi ? si je n'ai plus ali, à aimer dans sa haine ? je me plains, t'as raison, je me plains d'exister sans raison. je me plains de ce tombeau immense, dont je ne vois pas le fond. je sais pas ce que je vais faire, si je les laisse encore me toucher de leurs mains crasseuses, je sais pas ce que je vais faire, si je continue de vivre des déchets d'une ville poisseuse. je sais pas ce que je vais faire, si j'en tue un, un jour, si j'entoure son cou de mes mains, en attendant que la peau devienne bleue. si j'en tue un, un jour, fatiguée de ses désirs malsains, ses désirs malsains qui ne sont pas les tiens. je vais faire quoi, emir, la peau sale, les pensées noircies, le cœur en désert infini ? qui voudrais bien m'aimer, si toi tu ne veux plus ?  
- alors c'est tout ? alors je m'en vais ? très bien, c'est c'que je sais faire de mieux. je te laisse là, avec tes illusions d'bonheur, dans ton allemagne pourrie. j'irai m'trouver un autre gamin paumé, à réparer pis à jeter au trou,  y'en a beaucoup des comme ça, dans les rues d'manama. mais tu l'sais bien putain puisque t'es resté le même, le même gosse tout perdu au cœur brisé et à la larme facile. t'es et tu resteras incapable de changer, em, ne doute jamais de ça. personne te réparera, de nouvelles cicatrices naitront au fil du temps, c'est tout.
j'veux m'écrouler par terre et crever, comme un chien des rues. j'veux m'étouffer dans mes larmes de couteaux, et ne plus jamais r'voir ce ciel de merde, cette ville de merde, ce gars de merde. comme les mecs d'autrefois, je veux cogner plus fort que mon cœur. je veux ignorer les étoiles filantes parce c'est vrai, je ne trouverai jamais mieux. et personne ne m'aimera jamais, ni le monde entier, ni toi, ni lui.
- fais pas mine d'oublier, emir. crois-moi, on n'oublie pas, on s'cache juste derrière des masques.   
le son de mes talons raisonnent en écho. ça sonne putain de faux. 
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MessageSujet: Re: AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS   AIN'T WE ALL JUST RUNAWAYS EmptyMer 12 Oct - 23:18

mon cœur se sert de plus en plus, ça faisait trois ans que j'avais pas ressenti cette sensation. bordel, ça m'avait pas manqué. mais en même temps, j'en rêvais. étrange, hein, d'retrouver tout ça après autant de temps. c'est comme si rien n'avait changé, au fond. trois ans, c'est rien. trois ans, ça s'efface en une seconde. t'en es la preuve vivante, la preuve qui s'immisce au moment où on l'attend le moins, où l'on tente d'être heureux par tous les moyens. et puis on réalise, qu'on a été con, qu'on a été aveugle, qu'on a fait tous ces putains d'efforts pour rien. et ça fait mal, ça m'rend dingue, surtout quand j'te vois en face, quand j'ose un affront qui m'attire tout autant qu'il me détruit. tu lâches des paroles qui pénètre instantanément mon esprit jusqu'à s'y ancrer et tourner en boucle comme un disque rayé. tes mots, ta voix. tout, toi. j'dévie l'regard à nouveau, alors que tu m'rappelles que ouais, c'est vrai, on oublie pas. on oublie jamais avec toi. puis tu t'en vas. et j'sais pas c'qui m'prend ni pourquoi j'fais ça, mais j'viens t'agripper le bras. de ma paume brûlante de colère refoulée, j'attrape ton poignet frêle et glacé. mélange, contact électrique à la décharge imminente. - j'suis peut-être paumé, brisé, condamné, mais moi au moins, j'essaie. t'as déjà essayé toi, souha ? est-ce que ne serait-ce qu'un seul putain de jour, t'as essayé ? est-ce que tu t'es déjà battue pour c'que tu voulais vraiment, au lieu de faire la fière, l'intouchable ? on connaît tous les deux la réponse, souha. je resserre mon emprise, comme une vie à laquelle je m'accrocherai. à un moment donné, il y a des années, j'ai cru, j'ai osé pensé, que t'allais être ma vie. j'en étais même persuadé. - réfléchis, souha. qu'est-ce que tu veux, qu'est-ce que tu cherches ? t'es intelligente, t'as pas besoin de t'comporter comme ça. tu vaux beaucoup mieux que ce que tu laisses paraître. j'réalise même pas que, même immobile, tu parviens à m'envoûter, à m'déverser du poison par les yeux d'où les larmes naissent. j'm'adoucis toujours quand j'suis avec toi, à croire que jamais tu m'laisseras en paix.
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