nom / rojas. ça vient du chili. le côté de l'amérique le plus pauvre. va savoir pourquoi ton géniteur s'est barré pour le pays des blonds boursouflés, des mercedes argentées et des choucroutes.
prénom / mado. vieille france. ta mère a choisi et ton père n'avait pas les couilles de râler.
âge / majorité. ça y est. suffit juste d'économiser maintenant. que tu puisses enfin te barrer de ce trou. histoire d'être responsable. du moins de le faire croire.
date de naissance / génération 2000. t'assumes. tu la représentes bien.
lieu de naissance / paris. et ouais, t'es pas d'ici. heureusement d'ailleurs. t'aurais pas apprécié. être née dans la capitole de chacha, c'est bien plus classe. que dans ce bol à saucisse qu'est francfort.
signe astrologique / gemini baby.
origine(s) / immigrée. jusqu'aux bouts des griffes. maman française. papa chilien. tu te demandes ce qu'ils sont venus branler ici ? tu pouvais pas rester à paris ? c'était mieux.
étude(s)/emploi(s) / la débrouille. travailler tu connais pas. que ce soit dans les écoles ou le monde des grands. la facilité c'est beaucoup plus appréciée. se faire rincer, se faire offrir grâce à ton sourire. c'est plus pratique. c'est moins chiant.
situation civile / calamité de toute beauté. pour avoir une relation stable faudrait déjà l'être soi-même. c'est pas ton cas. t'es un désastre. du gâchis. une belle fille comme toi. d'être aussi sale. aussi dispersé. sur tous les coups. à droite à gauche.
situation familiale / comme orpheline. qu'elle crève la vielle, c'est comme ça que tu dis ? c'est qu'une salope de toute façon. on lâche pas sa gamine dans un foyer parce qu'on en peut plus. t'as bien essayé de retourner à la maison. mais plus de nom sur la boîte aux lettres. maman elle a disparue. papa ? ça fait longtemps qu'il a abandonné.
lien avec le foyer / t'es une squatteuse un peu. t'as pas de chez toi. t'as plus de famille. on t'a juste déposé là. et ils ont pas eu le choix. ils t'ont gardé. ils regrettent tous le jour où ta vieille a décidé qu'elle en avait assez. maintenant t'es leur problème. leur responsabilité. mais tu vois pas les choses comme ça. les cours, leur aide à l'orientation bidon là, tu t'en balances. t'es juste là parce que t'as nulle part où dormir. enfin si. tu pourrais aller ailleurs. chez des gens. mais ils te laissent pas. et au fond ça t'arrange bien. pas de loyer. pas de facture. logée, nourrie, blanchie. c'est parfait. t'attends juste d'avoir assez d'oseilles pour te barrer. bientôt tu tracerras ta route ils vont rien comprendre. tu vas dire adieu à tous ces cons, tous ces tarés, ces déchets de l'humanité. tu n'en fais pas partie toi non. tu es mieux que les autres.
réputation au foyer / mado, la fille à problèmes, celle qui faut pas faire chier, qui dort plus dans les chambres des garçons que dans la sienne. la traînée du foyer. la paumée. t'es quelqu'un. t'as un caractère et tout le monde le sait. t'as annoncé la couleur dès le premier jour. tu te bats avec les merdeuses qui cherchent à t'approcher. tu brises les couples. tu fumes un peu partout. pas que des cigarettes. tu rentres pas le soir, seulement le matin, les yeux éclatés et l'haleine parfumée. tu es cette fille inexplicable qui se ramène toujours avec des cadeaux bizarres, qui coûtent une tonne et on sait pas d'où tu les sors. on raconte que tu fais du trafic. que tu vends ton cul. que tu es une voleuse. pas de fumée sans feu comme on dit. mais t'en as rien à foutre de ce qu'on pense de toi. de comment les autres te perçoivent. t'es pas là pour te faire des amis. loin de là.
qu'est-ce que tu penses du destin ? / le tien il est forcément ++. extraordinaire. tu n'aspires pas à bosser comme avocate ou secrétaire. non. toi tu auras un beau mariage. un mariage d'argent. tu retourneras vivre à paris là où tu aurais dû vivre depuis toujours. tu largueras le foyer comme une sale crotte derrière toi. adieu la misère. adieu la pauvreté. tu feras l'amour toute la journée dans un hôtel particulier. l'avenue montaigne sera ton terrain de jeu. ta victime. parce que tu vaux mieux que les autres. toi. tu sais que ton destin il est forcément grandiose. que tu en as trop chier pour pas y avoir droit. ça va arriver. suffit juste d'être majeure. tous tes espoirs reposent là dessus. c'est la clé. la condition à ta future nouvelle vie. ta belle vie.
groupe / gros gros trou noir.
le chacha,
"d'où il sort ce sac mado ?" qu'il te demande. cette petite merveille signé coco chanel, à ton épaule. ce boy bleu électrique magnifique. avec quoi tu l'as acheté il veut dire, sûrement. ton éducateur te regarde droit dans les eux. tu ne cherches pas à fuir son jugement. parce que pour toi, oui, il te juge. tu le défies avec ton sourire satisfait. mais tu ne réponds pas. tu le laisses tirer les conclusions seul. ce con. tu ne peux pas le sentir. toujours derrière toi à faire chier. à te pousser. à te recadrer.
"réponds moi maintenant !" il monte sur ses grands chevaux. il s'imagine peut-être être intimidant. tu ne retiens pas ton rire, tu l'étouffes à peine. tu le pousses à bout et tu adores ça. tu veux le voir craquer. se défouler sur toi pour pouvoir répliquer.
"oh je te parle là !" ça tape du point sur la table. il est ridicule. il te débecte.
"et en quoi ça te regarde comment je l'ai eu ? qu'est-ce que t'as, tu veux le même ? oh grosse merde." c'est le moment. c'est bon. tu montes en pression. tu t'excites. ni une, ni deux. tu te lèves, pas du tout dans le respect. tu balances la porte ouverte en grand. ça claque. tout le monde te regarde. tu te casses quand il te poursuit en beuglant. attrapée par le bras, tu vrilles. c'est bon.
"mais lâche moi connard ! lâche moi putain !" une furie. une dérangée. tu l'attaques à coup de griffes, à coup de pieds. tu lui mets les mains dessus il te maîtrise facile. on vient l'aider. tu exploses. tu hurles tu cris. tout ça pour pas dire que ce sac, on te l'a offert. qu'il s'appelle gustave. qu'il a quarante trois ans et qu'il se montre généreux quand tu t'allonges. que tu fais bien pire, pour bien plus. parce que ça va te valoir encore un tour chez la psy. et t'as pas envie de lui parler à cette conne. elle comprend rien. elle donne juste des leçons.
"chez le directeur, dépêche-toi ! bouge là !" traînée de force. séparée de ton bien mal acquis. ça dépend pour qui. encore un scandale. encore une esclandre. ça ne choque plus personne. ils ont tous l'habitude. ils en quasiment tous été victimes.
le voyou,vous êtes allongés sur son lit. la piaule est devenue un aquarium. à mesure qu'il tire sur le pétard, la fumée monte. tu le regardes, à ses côtés. à moitié dénudé. il est beau, l'ex-taulard. il envoie, l'ex-taulard. mais t'es là pour une raison. tu veux ta dose. absolument. tu sens ce besoin au fond de toi. et il te nargue l'enfoiré. il te lance des petits regards, des sourires en coin, alors que tu es là, en attente. demandeuse, prête à tout. alors tu grimpes sur lui. tu t'assoie confortablement pendant qu'il t'observe agir, sans rien dire. il est serein. il fume, fume et fume encore. toi, tu le regardes d'en haut. il sait pourquoi t'es là. il fait juste durer les choses parce qu'il aime te voir. en petite tenue, dans son plumard, comme si t'étais à lui. sauf que non. t'es à personne. toi t'es libre, plus que l'air. il ne se décide pas, alors tu agis. tu glisses tes doigts sur son calibre, et tu le pointes droit sur lui. le canon entre les deux yeux, il se stoppe net.
"tu fous quoi mado ?" enfin, tu captes son attention. il comprend que t'en as marre. tu restes silencieuse, le doigt sur la gâchette, prête à tirer.
"mado" le flingue contre son front. tu retiens ta respiration et d'un coup sec il te désarme. l'arme s'envole et il te retourne. tu es à sa merci. il prend tes lèvres. ton short. ton bas et tu n'as plus rien. tu es à lui. mais tu y vas. tu lui donnes ce qu'il veut. et tu souris, parce que tu sais avec quoi tu vas repartir.
| mon moment de gloire ? ça me plaît ça. alors je vais pas en faire des tonnes. juste voilà je suis endless hope. ça fait un petit moment que je n'ai pas été sur un forum. par perte d'engouement. rien ne me donnait vraiment envie d'écrire. mais votre thème, j'aime trop. et puis le forum il est trop beau. j'adore ce style. bravo franchement. vous sortez de l'ordinaire. après je sias pas. j'ai hâte de me mettre dans le bain. de me régaler avec vous. vous m'avez l'air bien atteint |