une princesse ne devrait pas devenir la reine des putes. (mado)

   
vulgaire. hautaine. mais avant tout, reine.

le pied au plancher. à toute vitesse la aston traverse la ville. le moteur gronde et toi tu vibres. tu vibres alors que tu l'embrasses. tu ne le lâches pas. matt. à l'arrière vous faites du sale. vous êtes dans tous vos états. imbibés d'alcool, poudrés au possible. son frère, jako, conduit. il jette parfois quelques regards pour vous observer. il est jaloux. voyeur. lui aussi devait prendre son pied, mais safaa t'a lâché. elle n'avait pas lu les petites lignes en bas du contrat. tu n'avais pas préciser aussi, qu'à la fin, fallait se les farcir. c'était le deal. ça marche comme ça. on arrose pas des filles comme toi par générosité. mais par intérêt. pas pour ta personne mais pour ton corps. entre deux baisers dans ton cou et sa main qui frottes ton entre-bas, tu croises le regard de jacko dans le rétroviseur. il te désire. il pense que c'est pas juste. qu'il y en a assez pour deux. et il a raison. en plus, tu n'aimes pas décevoir, pas vrai mado ? alors l'ainé est délaissé gentiment pour que tes mains se glissent sur le torse chemisé du conducteur. ce n'est pas pour autant que matt laisse ton bassin tranquille. vous jouez tous ensemble dans cette voiture qui grille les feux rouges, ne respecte ni les stop ni les céder le passage. ce sont des bruits malins qui sont produits et qui émanent de chacun. des petits plaisirs malsain sur le chemin du retour. c'est la stimulation constante de vos anatomies qui reste raisonnable. et à mesure que tu satisfais la fraterie comme tu peux, vous approchez de la zone de dépôt. alors tu les termines. comme pour dire merci. c'est des baisers humides et des "à bientôt" équivoquent. toi tu es laissée sur ta faim, mais ce n'est pas grave. tu trouveras bien quelqu'un pour te soulager. un pauvre zonard pas encore endormie. tu as des possibilités même au foyer. contrainte de marcher quelques mètres, tu ne prends même pas la peine de t'arranger. pourtant, tu fais peur à voir. le maquillage de travers, les cheveux en pagaille et ta démarche, parlons-en. la route est en zigzague. tes yeux sont grands ouverts, grâce aux lignes de pure que l'on t'a présenté durant la soirée. mais si elle est vraiment bonne, tu dormiras sans trop de difficulté. pas question de passer par devant. ce sera le parcours du combattant. escalader les buissons du jardin, et le grillage pour te faufiler en douce. tu réussis à ne pas tomber et c'est un exploit. tu retires tes jimmy pour marcher sur la pelouse et tu avances. le froid est tenue à l'écart par ta fourrure rose. rien ne semble abîmé par ton odyssée de retour. ni le chanel, ni le taille haute. même dans ce piteux état, tu restes désirable. merci les courbes. sans prêter attention à ton environnement, tu approches de l'entrée, quand : "alors ? t'as écarté les cuisses combien d'fois ce soir ?" bendo. une considération aussi touchante ça ne peut que venir de lui. quelques jetés de regard dans le flou et il est là. assis sur sa table de merde. comme la grosse merde qu'il est. "ils t'ont offert quoi ce soir ? l'euro symbolique ?" piquant. amusant. une belle distraction de fin de soirée. dans ton état tu n'as pas la moindre patience, ni l'envie de rire. contrairement à lui qui relâche ses poumons crasseux. alors tu ne seras pas douce. ni indulgente. "ferme ta gueule sale arabe." sec. cash. précis et concis. mado tu n'as plus de filtre. mado tu n'en as plus rien à foutre. tu veux juste qu'il la ferme. tu ne veux pas l'entendre. surtout pas lui. bendo. ce résidu de merde. ce moins que rien qui t'a prise pour cible aux premiers jours. il prend un malin plaisir à s'attaquer à toi. et sans arrêt tu répliques. tu ne te laisses pas faire. certainement pas. jamais. cet enfantillage tu sais ce que ça cache, en plus. du désir, de l'envie. qui aime bien châtie bien, comme ils disent. tu ne lui feras pas ce plaisir. tu ne lui donneras pas ce qu'il veut.