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le silence est d'or. (ana)

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 le silence est d'or. (ana)

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Benjamin Salman

Benjamin Salman

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MessageSujet: le silence est d'or. (ana)   le silence est d'or. (ana) EmptyJeu 27 Oct - 0:31

benjamin, il est posé depuis neuf heures ce matin dans le salon. il a vu tout l'monde défiler sous ses yeux. il n'a quasiment pas dormi de la nuit. il sait même pas pourquoi et c'est ça le pire. il était ko pourtant. mais il a tardé avant de s'endormir et le premier oiseau qu'il a entendu à réussi à le réveiller. pourtant, il n'est même pas de mauvaise humeur. un exploit.
il est posé sur le canapé. il est avec la bande habituelle. il les écoute parler. lui ne dit pas grand chose. il préfère écouter que parler de toute manière. il a toujours été comme ça. ou presque. en fait, ça a commencé à arriver quand il a emménagé en allemagne et que sa mère à vriller. l'air allemand ne lui a pas réussi. trop d'oxygène en même temps à du lui monter au cerveau. c'est l'explication la plus logique qu'il a trouvé étant gosse. ça l'a fais marrer pendant un temps. quelques jours. deux au maximum. parce qu'à force, le comportement de sa vieille ne le faisait plus trop rire.
bref. ben, il finit par se lever. sans rien dire. il fait ça quand il veut être seul. souvent pour aller fumer. même si les gars viennent avec lui d'ordinaire. mais il a choisi de filer quand ils étaient tous en pleine discussion. parfait timing. il glisse sa main dans sa poche pour vérifier que son paquet de clopes était bien à sa place. on sait jamais. ses mains rencontrent l'objet et il sourit quelque peu. alors il sort du bâtiment. les rayons du soleil viennent de suite à la rencontre de sa peau. sa peau qui aurait tendance à bronzer facilement s'il mettait plus souvent son nez dehors. ben, il remarque du coin de l’œil anastasia installée sur une table au fond du jardin. et sans hésiter, il s'approche. depuis leur dernière, et première rencontre, ils ne se sont pas parlés. il a essayé de savoir pourquoi est-ce qu'elle était arrivée couverte d'hématomes. mais elle a refusé de répondre. c'est son droit après tout. ben n'aurait pas répondu non plus de toute manière.
il s'installe ben. il s'installe sur la table. pas sur le banc. la table c'est mieux. c'est bien connu. il est assis à quelques centimètres de la jeune femme. du moins ses jambes sont à quelques centimètres d'elle. mais il n'engage pas la discussion. non pas qu'il ne sait pas quoi lui dire. mais plutôt qu'il préfère la laisser parler. et puis ce silence est loin de le déranger. il sort une clope de son paquet qu'il coince entre ses lèvres alors qu'il vint en allumer l'extrémité avec un briquet qu'il range bien vite. c'est le genre d'objet qui disparaît trop vite dans le coin. il inspire sur le tube de nicotine. une grande inspiration. et il ferme les yeux en sentant la nicotine emplir ses poumons. c'est sa première clope de la journée. il n'a pas eu le courage de sortir avant. et puis il ne lui reste plus des masses de clopes. il doit économiser. le jeune homme, il recrache la fumée. non pas dans les airs. non. en plein sur le visage d'anastasia. ça lui a demandé des mois d'entraînement pour viser aussi bien avec la fumée. aussi bien de loin. parce qu'il n'allait pas se coller à elle pour lui faire ça. il n'a pas spécialement envie de se faire frapper aussi bêtement. mais il garde le silence, profitant du calme qu'offre le jardin aujourd'hui. c'est reposant.
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Anastasia Strauss

Anastasia Strauss

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MessageSujet: Re: le silence est d'or. (ana)   le silence est d'or. (ana) EmptyJeu 27 Oct - 1:40




le silence est d'or

la nuit est froide, la nuit fait peur, la nuit la terrorise. c'est dans le noir et le silence que ses démons viennent la hanter, alors qu'elle est allongée dans son lit, seule avec ses pensées noires. comme des ombres qui dansent au dessus de son corps meurtrie, pour lui rappeler qu'où qu'elle aille, elle ne pourra jamais fuir assez loin pour échapper à son passé. alors elle ne dort pas, elle lutte, puis quand le sommeil la rattrape enfin, elle se réveille, tremblante de terreur, trempée de sueur. alors elle se douche, elle reste des dizaines de minutes sous l'eau froide en espérant que ça lui glace le cerveau, que ça gèle ses cauchemars. mais rien n'y fait, quoi qu'elle fasse c'est là à l'intérieur et ça part pas. elle a peur parce qu'elle est toute seule, parce que le monde autour d'elle est trop grand, trop rapide. elle a peur parce qu'ils pourraient tous être comme son père, ils pourraient tous la plaquer contre un mur, étouffer ses cris et lui faire du mal. pourtant personne n'a jamais levé la main sur elle ici, alors pourquoi avoir peur? c'était un hurlement incessant dans sa tête, rien ne l'apaisait. pourtant d'extérieur, elle avait l'air tranquille, si tranquille, presque trop, comme une poupée de cire. personne ne pouvait savoir qu'à l'intérieur d'elle c'était le bordel, que ça criait, que ça tournait, que ça la consumait. anastasia avait fini par s'endormir au petit matin, dès les premiers rayons du soleil, parce que le jour ça l'apaisait. elle avait cet ours en peluche qu'elle trainait depuis l'orphelinat, même avant ça, ce vieux machin avait traversé le continent avec elle. elle le serrait contre son coeur, et se reposait quelques heures. puis elle fini par s'extirper de sa torpeur, elle étouffait dans sa petite chambre, ce qu'elle aimait c'était l'extérieur alors l'adolescente avait enfilé un sweat épais bien trop large pour elle, puis elle était parti dans le jardin. le vent frais glaçait ses joues, les faisant légèrement rosir, contrastant avec son teint de porcelaine. elle sentait l'air remplir ses poumons, lui prouvant qu'elle était toujours vivante, que malgré le vide à l'intérieur d'elle, elle pouvait toujours respirer. elle aimait cette sensation, celle de remplir ses poumons et de sentir sa cage thoracique se soulever. mais il y avait toujours l'angoisse, l'anxiété qui l'étreignait, comme si ses côtes étaient prisent dans un étaux, comme si une pierre de deux tonnes écrasait son coeur. elle s'assit en tailleurs sur un banc et ferma les yeux, se concentrant sur les oiseaux. c'est ce que son frère lui disait de faire quand elle était triste et qu'ils étaient dans cet orphelinat en russie, ils allaient dehors, s'assaillaient en tailleurs sur le sol, fermaient les yeux et écoutaient les oiseaux. c'était l'une des seules choses qui parvenaient à apaiser ses crises d'angoisses.
puis elle l'entendit arriver. benjamin. elle ouvrit les yeux et ne fut pas surprise de le voir assis sur la table, elle l'avait reconnu, elle ne savait pas comment, mais elle savait que c'était lui avant même d'avoir posé son regard sur lui. la première fois qu'ils se sont croisés, il lui avait demandé qui lui avait fait ça. et par ça, il désignait l'ecchymose bleue sous son oeil gauche, l'hématome violacée sur sa joue, et sa lèvre supérieure fêlée. elle n'était pas belle à voir, sa peau tuméfiée, tailladée. et ce n'était que son visage. son corps entier était recouvert de marques, autant de preuve de la brutalité humaine, une réalité qu'elle cachait sous ses vêtements trop grands. elle était maigre, et petite, pas plus d'un mètre cinquante-cinq, elle n'avait jamais fait le poids contre son paternel. elle avait honte, de sa faiblesse, de ses bleus et ses blessures, elle avait honte de ne pas savoir se défendre, alors elle n'avait rien répondu à benjamin ce jour là. anastasia est un animal sauvage, apeuré, craintif. difficile à apprivoiser. mais malgré son mutisme et ses yeux brillants de peur, il était revenu aujourd'hui. maintenant, ce n'est plus de la crainte qu'elle ressentait vis à vis de benjamin, non, elle était intriguée. son regard se baissa, et elle commença à jouer avec ses mains. benjamin ne parla pas, il ne troubla pas son silence et elle aimait ça. elle trouva même ça rassurant, il n'avait pas besoin de parler, rien que sa présence silencieuse était en quelque sorte apaisante. parce qu'il était revenu. et d'une certaine manière, ça comptait. il aurait pu choisir n'importe quelle autre table devant n'importe quel autre banc, mais il était revenu vers elle. il alluma finalement une cigarette, et après avoir tiré un long moment sur la clope, il cracha sa fumé sur le visage d'anastasia. elle fronça les sourcil, c'était pas franchement agréable, et elle aurait voulu protester mais elle n'arriva pas à briser le silence. alors elle arbora seulement une moue de mécontentement, posant son regard sur benjamin. elle voulait lui parler, dire quelque chose, mais, et s'il n'avait pas envie de l'écouter? s'il était là justement parce qu'elle ne parlait pas? alors pourquoi lui aurait-il volontairement craché sa fumée au visage, si ce n'était pas pour l'embêter, ou attirer son attention? une guerre faisait rage en elle, l'adolescente avait horriblement envie de parler avec benjamin, elle en avait même besoin, elle avait besoin de mettre des mots sur ce qui la bouffait, de partager son trop lourd fardeau avec quelqu'un, mais tout un tas de peurs et d'angoisses l'empêchait de prononcer la moindre parole. elle resta silencieuse, les yeux rivés sur la cigarette qui se consumait. son esprits divagua, l'extrémité rouge vif de la cigarette la replongea dans ses souvenirs. son père, tenant fermement son bras, et écrasant sa cigarette contre la chaire blanche de l'adolescente pour la punir d'une bêtise imaginaire. elle gardait des dizaines de cicatrices, des petites brulures rondes sur le haut de son bras. quel être humain pouvait se délecter d'une chose pareil? son coeur se serra, puis benjamin termina sa clope, l'écrasant contre la table avant d'abandonner le mégot, arrachant brusquement anastasia de ses pensées. C'est mon père qui m'a fait ça. ses paroles avaient dépassées sa conscience, elle l'avait presque dit machinalement. elle parlait des marques sur son visage, c'était la réponse à la question qu'il avait posé, il y a des jours. pourquoi avait-elle dit ça, maintenant? pourquoi répondre alors qu'elle ne savait même pas s'il se rappelait de la question qu'il lui avait posé? la cigarette l'avait troublé, ses mots avaient brisés la frontières de ses lèvres sans qu'elle ne s'en rende réellement compte. son allemand n'était pas parfait, et son accent russe était à couper au couteau, mais elle était à peu prêt certaine que benjamin l'avait entendu et comprise.
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