01/11/16 ☆ deuxième version part pauline (cian/calliope), ouverture d'une recherche de staff et fin de recensement. 30/09/16 ☆ ouverture du forum, première version de habibi, codage par ems. 29/08/16 ☆ lancement du projet sur bazzart, le staff se compose d'ems (romi/moondust sur bazzart) et d'adèle (rosa/cymbaline sur bazzart).
au foyer, il y a des visages pâles et puis des yeux cernés, il y a des mots durs qui volent au travers des pièces et qui transpercent les échines courbées comme des poignards empoisonnés.
au foyer, il n'y a qu'une règle, et c'est celle de ne pas s'aimer. ne pas aimer son passé imparfait, ne pas aimer son futur insensé, ne pas aimer les anciens qui nous ont abandonnés, ne pas aimer nos prochains pour qu'ils sachent ce que ça fait. la règle du plus fort et du poing qui frappe les peaux blafardes, sang cramoisi qui valse contre la tempe, long corps-à-corps.
il y a des océans de larmes amères qui noient les cœurs déjà lourds, il y a des mers de souvenirs qui se meurent entre les draps blancs, qui hurlent de leurs voix muettes entre les murs asphyxiants.
contre les fenêtres humides, les crânes fatigués se déposent tout doucement et puis les yeux se ferment. les doigts encore lisses de n'avoir rien accomplit de bien, de grand, comme dans les rêves que nous avions petits enfants, écrivent dans la buée des appels au secours, dessinent les espoirs qui suffoquent de ce temps qui ne s'arrête jamais de passer. parfois, on laisse nos âmes couler le long de nos deux joues, on les laisse nous brûler la peau, nous immoler la gorge et nous anesthésier le cœur. on se laisse porter par l'oubli, l'oubli éphémère qui nous libère, nous les enfants de rien, les enfants de personne, les humains incapables de vivre, et qui se laissent alors dépérir, se contentant de simplement exister.
juste le temps de quelques secondes meurtrières, on laisse notre passé écorché, teinté de rouge et noir, teinté de triste et d'amertume, disparaître de nos mémoires, et on s'abandonne aux rêves. on rêve de bras pour nous serrer, on rêve de voix pour nous rassurer, on rêve de cœurs pour nous aimer, on rêve de corps pour nous réchauffer. on rêve de quelqu'un qui saurait rallumer les galaxies qui brûlaient, pendant un temps, dans nos prunelles. quelqu'un pour rallumer la lune, cette putain, quelqu'un pour éclairer ce soleil qui depuis bien longtemps a cramé et est devenu noir. juste quelqu'un pour défoncer le désespoir, des yeux brillants pour éclairer nos nuits, de grands sourires pour réanimer nos vies. puis nos paupières s'ouvrent de nouveau, espérant se trouver face à un monde plus beau.
mais c'est toujours la même chambre, les mêmes gens, les mêmes cœurs meurtris, les mêmes cris, la même loi sauvage et les mêmes mensonges. tout est toujours pareil, tout le sera toujours, et bientôt, le temps cet assassin achèvera nos rêves d'amour, et nous deviendrons des monstres de tristesse pour toujours.