MORE LOVE

nom / faszler, ouais, quand ils l'prononcent, y'en a 1/2 qui lâchent un gros postillon avec. rien qu'avec mon nom, j'fais déjà chier. prénom / se-bas-tien, so classique. appelle-moi 'bas', c'est plus court, plus simple, pas le temps. âge / dix-neuf ans, et puis qu'est-ce qu'on en a à foutre, ici, tout le monde est pareil, irresponsable. date de naissance / trois juillet. lieu de naissance / ici-même, gosse du pays. j'me vois pas ailleurs, c'est chez moi, j'partirai pas. signe astrologique / cancer, sont pas si cons ces horoscopes. origine(s) / allemandes, aussi loin que j'peux m'en souvenir. étude(s)/emploi(s) / j'fais c'qu'on m'demande, c'est la merde, même si au fond, j'm'en branle un peu. ça m'arrive de dealer, d'voler, d'organiser des squats de camés, ce genre de trucs, tu vois. situation civile / kami. y'a qu'elle, mais putain, ça devait pas arriver. elle est surfaite, cette meuf. trop propre sur elle, du genre beurette à deux balles. mais putain, elle fait rêver les mecs, kami, elle m'fait même plus que rêver moi. c'est parti d'un pari, ça a finit en amour infini. j'l'admettrai sans doute jamais. situation familiale / kirsten, et c'est tout. une jumelle, une partie de moi. mes parents, c'est des faibles. ils faisaient genre que tout allait bien, entre mon père qui rentrait bourré tard le soir, et ma mère bipolaire qui s'faisait sauter par tout le quartier la journée, c'était moche. va comprendre pourquoi, ils se sont barrés dès que sten et moi on a eu dix-huit ans. j'sais pas c'qui s'est passé, c'est louche, foutue merde. lien avec le foyer / on était des gosses, au fond, on avait pas d'autres choix. sten et moi on s'est ramenés, on était pas prêts, pas prêts à s'envoler. ça fait un an qu'on y est, c'est la maison maintenant. réputation au foyer / si tu savais. le gamin, le fouteur de merde, le mec immature, à faire des crasses à tout le monde, ça m'fait bien rire ça, putain. j'fais chier mon monde. qu'est-ce que tu penses du destin ? / j'le fume, le destin. groupe / étoile filante.

la vie t'bouffe tout entier, t'embarque, parfois t'malmène, t'emporte trop loin pour que tu t'souviennes de rien. pour qu'ta vie d'avant n'soit qu'un lointain souvenir, t'sais, quand t'étais encore goss et innocent. quand t'avais encore tes parents. ouais parce que maintenant ils s'sont barrés, les cons. ils s'sont dit 'ça y est, t'as la majorité, on va t'laisser t'débrouiller'. c'merdier. ils ont joué, ils ont gagné. tu t'y retrouvais plus, t'as perdu. c'merdier, une maison effondrée par l'amertume d'une trahison toujours inconnue. seul, seuls, toi, et ta jumelle, une sœur, une alter-ego les larmes et armes au cœur. drugs, guns, t'as fait l'faible, t'as suivi l'mouvement comme un putain d'mouton sans cervelle. t'as pas réfléchi, t'réfléchis toujours pas, à par quand t'choisis ta sauce au grec ou ta pute sur les trottoirs. t'as appris à t'foutre de tout, à rire à la gueule des merdeux dans ton genre, essayant d'te convaincre qu'tu vaux mieux. tu vaux pas mieux. t'es qu'un gamin, un merdeux, un faible. t'as tout foiré, en réalité. ta pseudo-famille, deux êtres bancals devant s'tenir les coudes, s'souder les os pour pas s'éclater sur l'bitume, entre les cris des bagnoles volées et des mômes apeurés. et pourtant t'restes, t'es là, t'pars pas. ta carcasse, t'la traînes sur les trottoirs, tu squattes, fout la merde au sein du foyer à longueur d'journée, d'nuit. l'joint entre deux doigts, la bouteille ou l'couteau dans l'autre paume. quotidien insalubre, maladif, parasite. et t'en profites, pour punir la vie comme elle t'as puni, pour la déchirer, la ternir. pour lui enlever son putain d'soleil rageur pour t'faire brûler toi, pour faire chier sa société merdique, pour baiser ses jolies filles, pour frapper ses maudits gars. en t'demandant même pas ça sert à quoi.

tjrs chloé, clunnis, balaclacrotte, ta reine ok big up à mon cul