nom / c'est pas très connu mais on sait que ça vient du coin, il y a un couple de médecin qui a une plaque avec ce blase dans le centre de la ville,
Strausswald, gamin du pays qui n'en a pas l'air, assemblage de consonnes et de voyelles qui donne l'impression qu'il vient d'ici alors qu'il passe son temps à essayer d'être autre part.
prénom / Il a trouvé le moyen de le raccourcir, s'affranchir encore un peu d'un passé lointain qu'il ne veut pas reconnaitre, sa façon à lui de se trouver quelque chose à quoi répondre quand on l'interpelle.
Alpenrose, c'est ce qu'on trouve sur sa carte d'identité, mais même les poulets au poste on a fini par l'appeler
Alpen, le petit perdu, celui qui devrait pas être là. Une renaissance pour rien.
âge / le temps est passé un peu vite si bien qu'il n'a pas réussi à compter toutes les heures, beaucoup perdues entre l'alcool et les fumées douces, la musique à fond pour lui faire trembler tout le squelette,
24 ans si on compte avec les chiffres à moitié gommé sur sa carte d'identité, il a l'impression d'avoir un siècle à force de trainer sans jamais personne pour la rafistoler.
date de naissance / Il est né un jour comme les autres, pas d'avis de tempête ni de canicule pour informer les autres de ses premiers cris, date demi-teinte de mi-saison, un
29 septembre si banal qu'il oublie parfois lui-même de se souvenir qu'il prend un an à chaque fois, persuadé qu'il ne s'est jamais rien passé - qu'il ne se passera jamais rien - le 29 septembre.
lieu de naissance / Sur les papiers d'adoption, c'est un bled perdu du Congo qu'il ne saurait même pas situer - ni la ville, ni le pays.
Kindu, là où il n'est jamais allé, alors quand il peut il dit qu'il est né ici, à
Francfort, ville qu'il connait par cœur, qu'il a vu grandir en même temps que lui. Les papiers sont emplis de mensonges, mais personne ne veut le croire.
signe astrologique / En théorie, c'est une balance, en pratique, c'est déjà assez dur de lui arracher un bonjour pour ne pas se rendre compte que ce n'est pas une poucave.
origine(s) / Sur les papiers d'adoptions, encore, il aurait voulu les brûler ceux-là, il y a un pays qu'il n'a jamais connu, même si avec les vieux ça n'a jamais réussi à bien coller, il sait qu'il n'y a que la
France pour bien vouloir de lui - il a essayé pourtant, l'Allemagne, la Belgique, il a même fait crisser les pneus de sa voiture fatiguée jusqu'aux Pays-Bas, la Pologne, il n'y a que dans les villes aux éclairages jaunâtres et aux senteurs pains au chocolat qu'il se sent un peu chez lui.
étude(s)/emploi(s) / C'est la zone grise. Alpen, on le voit partout mais on ne sait rien de lui, il se murmure qu'il serait parti vers la capitale pour faire des études qui lui auraient ramené un bon salaire en fin de mois, mais il a laissé tomber, comme le reste. Il traîne souvent au foyer, casquette à l'envers qui lui caresse le bout de la nuque et trop rarement un balai à la main, c'est lui l'
homme d'entretien, pas étonnant que ce soit tout le temps dégueulasse ici.
situation civile / Il aimerait bien arriver à s'enchaîner à un cœur fragile, en être la braise et le souffle pour qu'il s'embrase sans plus jamais s'éteindre mais il reste
seul, perdu dans les nuits sans étoiles et les draps trop froids pour que son corps seul le réchauffe.
situation familiale / C'est
compliqué. Il a préféré fuir plutôt que d'affronter les sentiments enfouis au fond du petit garçon qu'il a été, qu'il n'arrive pas à lâcher, mais finit toujours par se retrouver dans sa chambre d'adolescent quand il n'a plus assez d'argent pour payer ses factures, besoin de celle qu'il appelle maman pour réussir à se (re)lever après une nuit trop difficile, quand les filles trop intrépides sont passées par là avant de s'enfuir, encore.
lien avec le foyer / Il l'a toujours connu, comme une ombre indiscernable dans le paysage quand il se baladait en ville, toujours dans un coin de sa tête quand il voyait les déglingués y rentrer le soir, en sortir le matin sans aucune once d'espoir. Il y est vite rentré, en douce, pour voir des copains qui étaient le monde à une époque, voler les cannettes de coca dans la réserve, comme un deuxième chez lui qu'il pouvait choisir sans souffrir autant que ceux qui lui laissaient un bout de lit quand il se disputait trop fort avec ses parents. Une bâtisse d'adoption qui n'a pas réussi à le marquer au fier rouge.
réputation au foyer / Le mec qui traine, qui fait crisser les freins de sa voiture dans l'allée, la musique trop forte qui dégueule de son portable, même la nuit quand il passe la moppe dans les couloirs, celui qui taxe des clopes sans jamais en ramener, qui se sert dans les réserves de la cuisine.
Le parasite. Mais qui peut partir, quand il veux, seulement, il reste là, on sait pas trop pourquoi.
qu'est-ce que tu penses du destin ? / Rien, il se laisser porter sans se demander qui fait souffler le vent.
groupe / Une constellation prête à s'éteindre.
Son ancienne voiture avait un défaut de parallélisme, c'est pour ça qu'il laisse toujours sa main gauche agrippée au volant. Tout en haut, bien visible, l'autre posée là où elle doit être : le levier de vitesse, prête à déboiter, avaler le bitume en faisant rugir le moteur crasseux, défoncer les barrières de la douane pour s'enfuir le temps d'une nuit, danser à en perdre l'esprit, s'oublier quelques instants avant de remonter dans la voiture, les basses prêtes à faire exploser les fenêtres.
Sa voiture, c'est toute sa vie, son cheval ailé pour s'affranchir de la pesanteur terrestre.
Il y en a eu des gamines perdues depuis qu'il a posé son pieds sur les pédales du conducteur, certaines à ramener chez elles, d'autres qui n'avaient pas de destinations particulières, juste besoin de partir loin, dans n'importe quel pays sauf celui la, et toutes celles qui ne voulaient pas monter, qui avait peur de lui, peur de ce petit géant au visage ensanglanté à cause des bagarres, du sang sur les mains, la carrosserie grisâtre abimée par ses poings.
Et puis il y a eu Lova.
Un soleil dans une nuit sans étoiles, trop aveuglante pour qu'il puisse la regarder en face, trop de rage à l'intérieur d'elle pour qu'il arrive à lui parler sans s'agiter, elle pourtant si fragile au creux des draps immaculés qu'elle prenait tant de plaisir à souiller. Il désespère des jours trop froid, des matins où elle n'est plus là, petite porcelaine qu'il pourrait casser à chaque moment, mais les bouts d'elle à terre qu'il s’évertue à vouloir ramasser lui coupent les mains, l'entaillent trop profondément pour que les plaies puissent se refermer un jour. La voiture parait trop vide sans elle quand elle vient pas toquer à sa porte pour se faire promener, les routes n'ont plus le même gout de liberté quand elle n'est pas la à s'égosiller au rythme de ses vieux cd dans l'auto-radio.
Il y a eu Lova, l'espoir, l'avenir, c'est peut-être ça le problème.
| Slt moi c'est José, pas nouveau dans le rpg game mais je pèse rien dedans, je suis un fragile des années 90 soyez gentils avec moi svp. |