« t'es trop con, putain ! » il a dit ton père avant de te mettre à terre, avec les pieds, avec les mains, avec les poings. t'as même pas essayé de te relever, bien longtemps que tu fais plus rien quand les coups pleuvent, quand il t'arrache des larmes de douleur, de peur, de haine et de rage. même l'odeur du sang te fait plus ciller maintenant. tu penses à la gamine en haut des escaliers, à celle que t'aimes comme si c'était toi qui l'avais conçu, comme si c'était ta poupée de porcelaine et que t'étais le seul à pouvoir la protéger, parce que t'es le seul, vous êtes seuls.
le sourire au bord des lèvres, elle danse l'enfant qui te ressemble tant, elle rit quand les vagues viennent lui lécher les pieds, quand des oiseaux passent tout près, jamais elle a été aussi heureuse, jamais son visage s'est illuminé au point de briller et t'es responsable de cette lumière et putain ça fait du bien de pas être seulement un moins que rien. « malo? » « quoi? » « je t'aime. » ton monde s'effondre.
« allez sois pas un bouseux et viens. » le sac que t'as sur le dos pèse lourd, cet abruti te retarde, tu veux juste te barrer, tu souffles, tu grognes, t'envoie valser. « je t'ai dis non, ma sœur tu te souviens? » « bordel, mais tu vis que pour cette gamine, tu la baises ou quoi? » il ricane, mais pas longtemps, tes poings trouvent son nez et bientôt celui-ci se le tient à deux mains. « vas te faire foutre. » « c'est ça. »
elle est tellement belle, qu'elle fait vibrer tes sens. elle tournoi autour de toi, le sourire aguicheur, les yeux qui brillent d'une lueur que tu ne connais que trop bien. « tu seras là? » « non. » tu secoues la tête, tes mèches trop longues te barrent le visage. « tu seras où? » ses lèvres effleurent ton oreille, ses doigts caressent ton torse de bas en haut, de haut en bas et tu sais plus où tu commences et tu sais plus où tu termines et t'es perdu dans le flot d'hormone qu'elle dégage. « j'ai des trucs à faire chez moi. » « c'est nul ça, viens ce soir, viens et on fera des tas de truc toi et moi. » et t'es trop une sous-merde pour résister et tu vas y aller à cette soirée et tu vas la prendre cette nana et tu vas le regretter toute ta vie, ouais une connerie, juste une et ça suffit, t'es finis.
tu rentres à pas d'heure, ça faisait un moment que t'avais pas fait quelque chose pour toi, sauter une fille, boire quelques bières, rire avec tes connards d'amis, tu te sens presque heureux, mais cette merde dure qu'une seconde, parce que dès que tu poses un pied chez toi, tu comprends instinctivement que quelque chose vas pas. dans le salon, ton père a pas bougé, il mate son match à la télé, il boit sa bière pépère et ta mère, elle dort depuis des lustres dans sa chambre. tu remontes le couloir pressé de comprendre pourquoi t'as le cœur serré, les mains qui tremblent. t'ouvres la porte qui mène à ton paradis, la chambre de ta sœur est plongée dans le noir, mais la gamine est pas dans son lit, elle est recroquevillée par terre, le corps meurtrit, les épaules secouées. « maëlys, putain, mais qu'est-ce qui s'est passé? » t'approches doucement, c'est la première fois qu'il pose ses mains sur elle, le con, il en a profité que t'étais pas là pour la protéger quelques heures que t'es parti et voilà son état, mais c'est pas le pire, c'est que le début, que la façade de ce qu'il a prit. « malo. » elle sanglote et tu fais un pas de plus, elle recule, elle se cogne contre sa table de chevet. « non t'approches pas, t'approches pas. » elle pleure, un torrent de larme jaillit d'entres ses paupières mi-closes. « qu'est-ce qui s'est passé? » tu redemandes dans un murmure, mais pas besoin d'être Einstein pour comprendre, juste d'avoir remarqué ces regards lubriques qu'il s'était mit à lui lancer, ces sourires salaces et ses remarques déplacées.
mes parents ont eu l'excellente idée de me nommer victoire et de me faire mesurer moins d'un mètre soixante, je passe ma vie à manger et à dormir, mais j'le vis assez bien, j'suis actuellement presque majeur et j'aime les chats. ah oui, ce forum c'est de la bombe. |