tu sais, des fois, j’ai eu des rêves, taillés dans l’o, dans l’oméga, je cherchais comment voir, voir ce qu’on regarde, regarder ce qu’on voit. tu sais, des fois, elle laissait ouverte la fenêtre alors qu’il faisait froid. le vent passait tout droit, droit sur moi par l’embrasure, et les lettres, les pensées perdai nt des le tres, es mo s da s le cour nt d’air. repartait comme il était venu en emportant mes rêves. ils ont voyagé, tu sais, dans le tourbillon du vent, j’ai perdu mes rêves et mes visions dans l’horizon. je les ai vus danser en rond entre eux, me narguant de leurs courbes et leurs cambrures, et je riais et je frappais dans mes mains devant ce spectacle de mes rêves qui s'en vont. j'étais un enfant.
★★★★
— Putain d’ta mère la PUTE ! Poing s’enfonce dans le mur de plâtre blanc, éclats poussiéreux dans l’instant. — Lesane, calme-toi. Index pointé sur visage pâle. — Toi, ta gueule. Tu fermes, ta, gueule. Yeux fermés, puis rouverts. Fatigue et vieillesse avant l’heure. — Lesane, tu sais ce que je vais être obligé de faire si ça continue. Rire semblable à un aboiement. — Lesane, oooooh, Lesane, tu saiiis ce qu’on va m’ooobliger à faiiiire ? Arrête de m’appeler par mon prénom. Je suis pas ton putain de pote. Fais c’que t’as à faire mon gars, mais arrête d’essayer de faire croire aux autres que t’es obligé. Rage montante comme une fièvre-ouragan. — Putain, t’adore ça, hein ? Obéir. « Oh non, s’il vous plait, m’obligez pas… » Et t’obéis avec plaisir, hmm, plaisir pervers, pas vrai ? Tu fais les choses que si on te force à les faire. — Lesane, ta mère te veut plus à la maison, bordel, tu comprends ce que ça veut dire ? Tu es mineur, putain de merde, mineur ! J’essaie de t’AIDER ! Refus d’y croire. Maman c’est maman. PLV. — Je t’ai rien demandé connard. Te sers pas de moi pour trouver un sens à ton existence minable. — T’en sortiras pas, Lesane. Reste dans ce cercle vicieux, et t’en sortiras pas. — Enfermez-moi. Casse-toi et ferme à clé derrière toi. Tu crois quoi ? Tu crois me donner une bonne leçon, hein ? Ma liberté, elle est là-dedans. Presse la détente contre la tempe. — Là-dedans, t’entreras jamais. Tu fermeras rien. C’est là où t’as aucun droit, ni toi ni tous ces enculés qui croient dicter des lois pour nous soumettre à leur autorité psychorigide. Ferme la porte, putain ! Pied qui s’élance et frappe le bois écaillé, écho de haine et de désespoir au cœur du vide. L’homme secoue la tête et recule. Sa main sort de la poche de son pantalon une clé argentée. — Désolé, Lesane. Rire sans joie.
— « Désolé, Lesane ». Vous adorez ça, hein, vous excuser. L’éducateur qui me tripotait la bite adorait ça aussi. Désolé, Lesane, c’est pour ton bien. Oh, pardon, mon chéri, pardon. Huit putain d’années. Il me demandait de l’excuser de toucher ma bite de gosse de huit putain d’années. Tu sais ce que je lui ai fait ? Soupir, fumée translucide, poussière invisible glissée entre les ombres immobiles. — Je le sais. Comme une envie de hurler dans l’univers qui reste coincée dans les entrailles. Explosion interne de champignon atomique. Pluie de goutes de sperme bleutées dans les bouches tendues des garçons sauvages. — Casse-toi. Porte qui se referme et clé qui tourne dans la serrure. the bricks beat down in the boys in blue. there’s no escape, they’re coming for you. the walls come crashing ‘round your head. it’s war on the streets, and they’re running red.
la vérité, je suis duper dans le turfu, dans l'océan de ces rpg qui ont tous l'air solides et qui se révèlent en deux jours d'innommables merdes, je sais plus où aller, quoi croire et quoi penser. j'ère au hasard et je me pose le temps de voir. |