THROUGH THE NEVER (EMIVA)

une sorte de musique techno plutôt louche dégouline de l'atmosphère et fait trembler la terre de son rythme qui s'saccade à coups de basses. j'sais pas vraiment où j'suis, mais j'attends là, comme un con, une clope entre les doigts, un de mes poing dans la poche large de mon jean. il doit être une heure du matin, tout au plus, ou du moins, aux alentours. commence à faire froid. j'recrache une fumée claire et opaque qui m'laisse ce goût acre du dégoût, d'une habitude reprise, j'aurais pas du. mais à quoi bon arrêter, j'savais déjà d'avance que j'm'y serais pas tenu. dix, cent, mille gamins trémoussent leur carcasse inhabitée sur c'son sans réelle mélodie. j'les vois au loin, rire sans aucune étincelle dans l'regard, 'sont déjà bien trop loin pour les ramener sur terre, ceux-là. j'ai aucune idée de c'que j'fous là, parmi ces adolescents tous semblables et tous déstructurés à la fois. ils m'arrachent un sourire, c'sourire qui m'fais dire que, ouais, on fait pas parti du même monde. tu m'avais vendu l'truc, pourtant. tu m'as dis que ce s'rait bien, qu'on y trouverait une ambiance comme on en trouve nulle part ailleurs. j't'ai cru, fallait que j'sorte, après tout. fallait que j'prenne l'air, après souha, après toute cette merde, tous ces mois. j'me suis dis 'fais-moi penser à autre chose, lova.' et, comme tu sais si bien l'faire, tu m'as lâché un putain d'sourire qui veut en dire long, j'ai vu tes prunelles danser d'un feu ardent, incontrôlé, puis tu m'as dis d'te rejoindre ici. c'est c'que j'ai fais. j'me tiens là, où tu m'as indiqué, j'savais pas trop quoi prendre, alors j'ai juste ramené mes clopes et un peu d'tune, j'me suis dit que j'allais t'laisser improviser.